Jacques Ibert -60: La mort de Don Quichotte 

Les chansons mises en musique par Jacques Ibert (15 août 1890-1962) sont bien moins connues que leurs homologues de Ravel, mais sont certainement plus fidèles à l'histoire de Don Quichotte, dans laquelle un vieux gentilhomme campagnard affaibli se prend pour un chevalier errant, voulant réparer les torts du monde...

Voici, en podcast, les deux dernières chansons par Jean-Nico Schambourg, basse, dans le cadre du tour de chant "Histoires d'Espagne" en juin dernier:

Chanson du Duc (no 3)

Je veux chanter ici la Dame de mes songes 
Qui m'exalte au dessus de ce siècle de boue 
Son cœur de diamant est vierge de mensonges 
La rose s'obscurcit au regard de sa joue 

Pour Elle, j'ai tenté les hautes aventures 
Mon bras a délivré la princesse en servage 
J'ai vaincu l'Enchanteur, confondu les parjures 
Et ployé l'univers à lui rendre l'hommage. 

Dame par qui je vais, seul dessus cette terre, 
Qui ne soit prisonnier de la fausse apparence 
Je soutiens contre tout Chevalier téméraire 
Votre éclat sans pareil et votre précellence. 

Chanson de la mort (no 4)

Ne pleure pas Sancho, ne pleure pas, mon bon. 
Ton maître n'est pas mort. 
Il n'est pas loin de toi. 
Il vit dans une ile heureuse 
Où tout est pur et sans mensonges. 
Dans l'ile enfin trouvée où tu viendras un jour. 
Dans l'ile désirée, O mon ami Sancho! 

Les livres sont brulés et font un tas de cendres. 
Si tous les livres m'ont tué 
Il suffit d'un pour que je vie 
Fantôme dans la vie, et réel dans la mort. 
Tel est l'étrange sort du pauvre Don Quichotte. 

(Alexandre Arnoux)

 

 

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