Michel Corrette à Berdorf 

L'ensemble baroque luxembourgeois Ad Libitum, à composition variable, poursuit sa tournée avec la Messe pour le tem(p)s de Noël de Michel Corrette.

Après le succès d'écoute sur la toile de la version de 2018 (Eglise de Cessange)  - qui range actuellement, suivant la pateforme de radio internationale Mixcloud, à la 65e place de la Charte globale classique - l'oeuvre du compositeur français fut de nouveau chaleureusement applaudie, samedi dernier, à l'occasion du concert donné en l'Eglise de Berdorf, sous le patronage des Oeuvres paroissiales St. Jean et du soutien de la commission culturelle locale (cf. la prise de son en podcast):

Laurie Dondelinger, soprano

Katarzyna Kawinska, mezzo-soprano

Ria Lucas, flûte à bec

Jean-Paul Hansen, hautbois baroque

Beate Wins, viole de gambe

Rosch Mirkes, clavecin, orgue et direction.

Mouvements: Kyrie - Christe - Kyrie - Gloria - Sanctus - Benedictus - Interlude - Agnus Dei - Domine salvum fac.

Les membres du site peuvent écouter l'enregistrement en haute résolution (HIRES) sous AD LIBITUM / VIVUM code 191214.

Michel Corrette, né à Rouen le 10 avril 1707, a ­commencé sa formation musicale avec son père Gaspard Corrette (1671 – avant 1733), lui-même organiste et compositeur. À partir de 1720, il parachève son éducation auprès de maîtres parisiens (sans doute Jean-François Dandrieu et Louis Marchand) et se présente à 19 ans au concours pour la tribune de Sainte-Madeleine-en-la-Cité. Même s’il n’obtient pas le poste, il s’est fait brillamment apprécier. Il se met alors à enseigner la musique, comme en témoigne le corpus impressionnant qu’il va élaborer au fil des ans : sonates, concertos et méthodes pour une bonne quinzaine d’instruments.

Il devient en 1732 chef d’orchestre des théâtres des foires Saint-Germain et Saint-Laurent pour ­lesquels il compose des vaudevilles, des ariettes et ses fameux Concertos comiques. À partir de 1737 (peut-être même dès 1734), il devient le titulaire des orgues de Sainte-Marie-du-Temple. Il obtient aussi, avant 1741, le poste prestigieux d’organiste de l’église Saint-Louis de la rue Saint-Antoine, tenue par les Jésuites, et ce jusqu’à ­l’expulsion des religieux par Louis XV en 1762.

Ses motets (pour la plupart perdus) sont donnés au Concert spirituel, à la cour, et pour la fête de la Sainte-Cécile en 1765 et 1769. Dans les dernières années de son existence, Corrette se concentre sur ses activités d’organiste, de professeur et d’éditeur de musique, tout en suivant de près les événements qui passionnent les Parisiens, comme par exemple la guerre d’Indépendance américaine et les débuts de la Révolution française. Il reste organiste au Temple jusqu’à ce que l’église ­Sainte-Marie soit désaffectée en 1791. Il s’éteint à l’âge de 88 ans le 21 janvier 1795. Michel Corrette est donc un artiste qui a été mêlé aux ­multiples aspects de la vie musicale parisienne, et il est bien sûr un représentant incontournable de la ­musique d’orgue de son époque. 

Yves Jaffrès (Symétrie)

 

 

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