Retrouvons sans tarder le concert de l'ensemble metafora du 21 septembre 2010 dans sa version remastérisée et en qualité CD! (cliquer sur la photo)
Nadine Eder, flûte traversière et conception musicale
Jehanne Strepenne, violon
Borbála Janitsek, violoncelle
Paul Rhodes, piano
Ulrike Bail, conception littéraire et déclamation
L’hospitalité musicale et langagière
L’Europe possède une identité riche en sonorités : mots, sons, langues, mélodies. Les mots se
muent en sons et en sonorités lorsqu’ils sont dits dans une autre langue que la sienne. Les
poèmes sont à la fois mot et sonorité : ceux-ci se transforment en passant dans une autre
langue, qui leur ouvre la voie à une autre parure langagière et musicale.
Le philosophe Paul Ricoeur parle d’une « hospitalité langagière », qui fait en sorte que nous
nous installons dans une autre langue et accueillons aussi les mots étrangers chez nous.
Emerge ainsi une dialectique d’éléments à la fois étrangers et familiers, qui permet une
rencontre poétique.
Vous assisterez en l'occurrence à une rencontre musicale et littéraire entre poèmes et oeuvres musicales
de divers pays européens. Ils s’enrichissent mutuellement en tant que formes et espaces sonores.
Les textes poétiques sont déclamés dans la version traduite par le poète juif Paul Celan (1920-
1970), qui est considéré comme l’un des plus grands poètes de langue allemande du 20e
siècle.
Paul Celan grandit dans un milieu multilingue dans sa ville natale de Cernăuţi. En famille,
l’on parle allemand, le roumain est la langue du quotidien, puis il apprend l’hébreu et plus
tard le français et l’anglais. Au cours de sa vie, Celan traduira à partir de sept langues :
l’anglais, le français, l’hébreu, l’italien, le portugais, le roumain et le russe.
Franchissant le fossé qui sépare langue source et langue d’accueil, Celan transpose le génie
propre aux textes des poètes et poétesses. Les traductions de Celan constituent l’essence
d’une lecture qui permet d’aller à la rencontre de l’autre et de le relier à sa propre vie sans
pour autant renier son opacité. L’hospitalité langagière est naturellement le corollaire de la
diversité et de la coexistence des langues européennes.
Cette hospitalité musicale et langagière invite à s’abandonner à des univers sonores peut-être
inconnus et inattendus. Ainsi, le premier poème est intitulé Embrasure, le dernier À l’étranger.
(source: Elisabeth Geiger, LCFE)
Notes:
-Les textes dans toutes les langues concernées sont reproduits dans la brochure annexée (PDF) sur DA CAPO-
Les membres du site retouvent les différents fichiers sous le code LCFE DA CAPO 100921.